Au Nord, outre les zones industrielles et les barres de béton, d’anciens petits villages sont devenus des quartiers agréables de Marseille : Saint Henri, les Aygalades et l’Estaque (qui fait l’objet d’un quartier à part entière dans ce guide)
En bref
Les fameux quartiers Nord de Marseille ! Mais ne vous arrêtez pas aux clichés. Si certains sont peu recommandables en raison d’une grande misère et d’un certain abandon de la République, d’autres témoignent d’une partie de l’histoire de Marseille.
A voir, à faire
Friche de la Belle de Mai
La Friche Belle de Mai est un lieu culturel de Marseille regroupant des salles de spectacle et d’exposition et une soixantaine de structures artistiques et culturelles de toutes disciplines (théâtre, danse, musique, art contemporain, radio).
La Friche, ouverte en 1992, est construite dans l’ancienne Manufacture des tabacs de Marseille, dans le quartier de la Belle de Mai. Se présentant elle-même comme un « pôle d’auteurs », la Friche axe son action avant tout sur la création et la production d’oeuvres. C’est aussi un lieu de spectacle et de diffusion. La salle de spectacles du Cabaret aléatoire y est notamment implantée. Un skatepark y a ouvert en 2009. La Friche accueille de nombreuses associations culturelles comme l’A.M.I et possède une des rares couveuses d’entreprises française dédiées au milieu culturel.
À l’occasion de la Capitale européenne de la culture, la Friche a développé de nouveaux projets, l’îlot 3, dédié aux arts visuels et aux spectacles vivants. La tour Panorama, nouvel espace de 4 000m2 de diffusion pour l’art contemporain, a ouvert au public en 2013.
Une extension du bâtiment est posée en toiture des Magasins et reliée à la tour. Le bâtiment des Magasins est réhabilité en bureaux et ateliers pour les artistes et producteurs résidents (7 500 m2 de locaux créés) et sa terrasse — belvédère sur la ville — est réaménagée pour offrir un vaste espace ouvert au public de 8 000 m2.
Texte issu de : http://fr.wikipedia.org/wiki/Friche_Belle_de_Mai
Musée de la Moto
Avis aux amateurs : dans ce musée, on voit de tout en passant de la motocyclette aux engins modernes de compétition.
Situé dans le quartier du Merlan, dans une ancienne fabrique réhabilitée, c’est l’un des très rares musées exclusivement consacrés à la moto.
Y sont exposés 160 modèles, depuis l’antique tricycle à pétrole de Dion-Bouton (1898) jusqu’aux machines de course contemporaines, et il résume l’histoire de la moto, empreinte de légendes et de défis industriels.
Parmi les plus récentes acquisitions, on peut découvrir 10 vélos de 1885 à 1930, ainsi que des vélos d’enfants du début du 20ème siècle aux années 30.
C’est ouvert toute l’année du mardi au dimanche de 10h à 17h sauf jours fériés.
Quelques info sur le site de la ville de Marseille !
Vallon Dol
Tout au nord de Marseille, juste au dessus de la Batarelle, on aperçoit sur le plan un très grand bassin : c’est la réserve d’eau du Vallon Dol.
D’ailleurs, du Parc de Font Obscure, situé à proximité du Centre Vie du Merlan, on a une vue panoramique sur la rade de Marseille, sur le Massif de l’Etoile et sur la retenue du Vallon Dol.
En fait, c’est en 1973, qu’une station de filtration est construite au Vallon Dol, alimentée par les eaux du Verdon, via le canal de Provence, pour diversifier l’alimentation en eau de l’agglomération.
Il est bon de savoir que ce bassin a tout de même la capacité de contenir 3 millions de mètres cube d’eau : à titre de comparaison, le bassin creusé et inauguré en 1849 sous le plateau Longchamp était capable de stocker 40 000 mètres cube d’eau, lui.
Et c’est la Société du Canal de Provence qui est le maître d’œuvre et le gestionnaire de cette réserve qui appartient à la ville mais est alimentée par deux adductions issues du Verdon et appartenant à la Société du Canal de Provence.
Voilà pour la petite histoire de ce bassin gigantesque dont il est agréable d’aller se promener aux alentours… Et l’été, la note de fraîcheur qu’il offre au regard, au milieu de ces collines arides est la bienvenue… Toutefois, ne comptez pas vous y tremper dedans, la baignade est bien entendu interdite pour des raisons évidentes de sécurité !
La viste
« Visto » en provençal, c’est la vue et il faut avouer que le La Viste, le panorama est extraordinaire.
Est-ce une des raisons qui a fait autrefois le succès des terrasses du Château des Tours ? Et aujourd’hui, on flane agréablement dans le parc Brégante.
Le château des Tours (ou TouRres) a été détruit pendant la dernière guerre. En 1829, Il appartenait au marquis de Foresta. Il était situé au dessous de l’actuel centre commercial Grand Littoral au coeur d’une foret et on accédait à son parc par la traverse des Tours.
Ce magnifique et imposant chateau avec ses deux tours massives faisait face à la mer sur une hauteur, avec vue imprenable sur la plus grande partie des côtes allant de Notre Dame de la Garde jusqu’à Niolon en passant par les îles du Frioul !
Pendant la dernière guerre, il servait de logements aux officiers allemands de la batterie de DCA qui se trouvait sur le plateau de Foresta qui est maintenant occupé par la cité du Plan d’Aou au dessus de Grand Littoral. Il reste au coeur de la cité quelques traces de cette batterie notamment les encuvements pour les terribles canons de 88 et au dessous de l’école de la traverse Bonnet un souterrain immense taillé dans la roche. Comme quoi, il reste encore pas mal de découvertes à faire pour les amateurs…
Lors de la bataille pour la libération de Marseille, le Chateau de Foresta tomba aux mains des tirailleurs algériens du 7°RTA le 24 Aout 1944 et fut immédiatement bombardé par les canons situés sur les iles du Frioul. Ce n’était plus qu’une ruine 2 jours après. La batterie de Foresta ne se rendit qu’après la capitulation allemande le 28 Aout 1944.
Le parc Brégante quant à lui, offre un panorama unique sur la baie et le port de Marseille. Au coeur du parc de 3 hectares, on découvre une belle bastide du 19ème siècle. Devant les besoins d’une population toujours plus importante, on a aménagé dans les années 1960 des réservoirs d’eau souterrains qui émergent sous la forme de bassins agrémentés de jets d’eau.
En tout cas, ce quartier sur les hauteurs de Marseille offre un panorama unique sur la rade. Quartier populaire et vivant, il est aujourd’hui en plein renouveau urbain et on nous y annonce l’arrivée du tramway pour 2011. A suivre donc…
Marché aux puces
Le marché aux puces, c’est un peu le reflet de la vie et de la population marseillaise par excellence où se mêlent toutes les catégories sociales, toutes les cultures méditerranéennes qui font le charme de notre ville : c’est un véritable brassage des genres dont seule Marseille a le secret.
Tout d’abord, en arrivant, on observe des stands installés à la sauvette sur les trottoirs extérieurs, et sur lesquels s’accumulent des objets héteroclytes. Une foule se presse autour, fouillant, marchandant dans l’espoir de dénicher l’objet rare et on se dit que ce doit être le coin des meilleures affaires.
Mais en rentrant dans l’enceinte du marché, on est pas moins surpris ! Les étalages de tissus bariolés et de vêtements bon marché se mélangent aux vendeurs à la criée qui vantent les mérites de gadgets dont on ne saura que faire.
Et même si tout cela semble un peu désorganisé, c’est un leurre ! Il y a une vraie organisation méticuleuse, presque militaire : chaque stand est installé dans son secteur d’activité avec, d’abord, les habits et les objets divers, puis les marchands de fruits et légumes, et enfin les antiquaires.
Alors, là, un conseil, il ne faut pas rater le hall des produits frais, des fruits et des légumes frais cotoient les olives, le pain, les spécialités de tous les pays de la Méditerranée et à des prix plus qu’abordable. Si j’osais, je dirais même que c’est donné !
Bref, le marché aux puces de Marseille est immense, on y trouve de tout, des vieux pneus, des autos radios, jusqu’à la console Louis XV, en passant par les épices et les étoffes. Alors, si le cœur vous en dit, n’hésitez pas à y passer, voire à y flaner, c’est toujours un bon moment et un plaisir pour les yeux.
Pour conclure, juste quelques précisions :
- la braderie d’objets divers neufs, c’est le dimanche de 6h à 13h,
- le marché alimentaire, c’est du mardi au dimanche de 8h à 18h,
- les puces et brocantes, c’est le samedi de 8h à 13h, et toute la semaine du mardi au dimanche dans les hangars.
Le marché aux puces dispose même depuis 2010 de son site internet.
Les Aygalades
Ce quartier est devenu célèbre depuis la chanson des Plus Bifluorée « Les Aygalades » :
»Aux Aygalades, grand bal y est donné La belle Zizou voudrait bien y aller… »
Ca vous rappelle bien quelque chose, non ?
Cependant, hormis un quartier très animé, lorsque nous arrivons par le nord à Marseille, on peut essayer d’imaginer ce que fut autrefois le vallon des Aygalades, quartier qui offrait un panorama splendide de la ville et de la mer. Les ruisseaux qui le traversaient sont aujourd’hui canalisés par le canal de Marseille et constituent la section des Aygalades à Monredon mais demeurent pour toujours dans le nom de ce quartier qui vient du provençal « aigo » qui veut dire eau.
Puis vint l’époque de l’industrie. Ce qui provoqua pour ce quartier une richesse d’emploi. De nombreuses usines (sucreries, huileries mais aussi produits chimiques) vinrent s’installer sur ces terrains proches du port et desservis par le train (le viaduc de chemin de fer qui traverse le quartier en est un témoignage). Il en reste des traces dans le paysage et une pollution pour l’environnement incontestable : notamment une usine d’alumine dont le terrain constitue désormais le crassier des Aygalades.
Et Aujourd’hui, seul le Parc François Billoux reste un poumon de Verdure et offre une végétation et une fraîcheur exceptionnelles : platanes, tilleuls, peupliers blancs, érables, frênes et vastes pelouses. Pour la petite histoire : c’est en 1770 que Joseph François Xavier Fabron de Chaudelle fit construire l’une des deux bastides, la Villa Laplane qui abrite aujourd’hui la mairie des 15e et 16e arrondissements. Puis sur trois hectares de cette propriété, la Villa Aurenty sera construite, vers la fin du XIXème siècle, ainsi que les premières raffineries de sucre. Ce parc a été aménagé, en 1978, sur une propriété de 6 hectares appartient désormais à la ville de Marseille. Et récemment, un théâtre de plein-air, la Sucrière, a été mis à la disposition de manifestations culturelles.
Verduron
Le nom du quartier viendrait directement du provençal « verduro » qui signifie bien sûr verdure.
Et pour bien débuter, une anecdote un peu bling-bling, c’est dans ce quartier qu’Yves Montand s’installa avec sa famille à son arrivée d’Italie de 1924 à 1927 !
Sur les hauteurs du quartier, à flanc de colline, se trouve le site celto-ligure du même nom, avec un oppidum datant du 3ème siècle avant JC et qui se distingue par la présence de blocs de pierre gravés assez exceptionnels. L’oppidum du Verduron, situé sur un petit promontoire de garrigue, à 200 mètres d’altitude, domine toute la rade de Marseille et constitue avec les oppida de Saint-Marcel, des Mayans et de Marseilleveyre, un exemple de ces habitats du 3ème siècle avant notre ère, occupés par des populations celtes installées à l’écart de la ville grecque. C’est donc un habitat préromain qui contrôlait une voie protohistorique menant à Saint-Blaise et à l’étang de Berre. Découvert et presque entièrement fouillé entre 1906 et 1911, le site présente un plan original, unique en Provence puisqu’il s’agit d’un site de plan régulier, caractérisé par un enclos rectangulaire de 40 mètres sur 24 dans lequel sont étagées quatre séries de cellules disposées le long des côtés et dans l’axe, séparées par deux voies parallèles donnant au sud sur une rue desservant l’entrée du site et son chemin d’accès. Une importante collection d’objets en fer dont une importante collection de catapultes en fer et de javelots ainsi que des pierres gravées a été réunie. Les chercheurs pensent que c’était une ferme fortifiée ou une caserne occupée vers 200 avant JC. Ces vestiges sont aujourd’hui propriété de la commune et la parcelle contenant les vestiges de l’ oppidum a été classée aux monuments historiques par arrêté du 24 août 2004.
On rencontre également dans le quartier, la chapelle Saint-Jean de Verduron. Cette chapelle, bénite le 2 février 1930, a été batie grâce à Monsieur et Madame Court de Payen. L’entrepreneur Cadenel l’a construit sur les plans de l’architecte Barlatier. Elle est appelée paroisse Verduron Saint-Jean Baptiste le 29 juin 1932. On y admire un tableau du 18ème siècle, classé monument historique en 1979, « la pêche miraculeuse » aquis en 1932 à un brocanteur par l’ancien curé de cette paroisse.
C’est un très joli quartier, à la limite de la ville, avec vue sur la mer et les collines, et où il fait bon vivre !
La Bastide de Montgolfier : la Tour du Pin
Construite au milieu 19e siècle, il parait que cette grande propriété appartenait à la famille des frères Montgolfier, les inventeurs de la célèbre montgolfière. De ce nom curieux, il n’en reste pas moins que le domaine est somptueux : il est constitué d’une superbe bastide mais aussi d’un corps de ferme, d’une grange, d’un magnifique parc, de moulins, et d’un belvédère.
Tout d’abord, examinons quelques particularités de cet ensemble de bâtiments :
- la ferme s’appelle « la tour des pins » car il semblerait qu’à l’endroit le plus haut de la propriété, il y avait une tour servant à surveiller l’entrée des bateaux dans le port,
- les deux moulins à vent qui sont sans mécanisme, et ont probablement servi de moulins à farine, ont été aménagés en belvédère.
Ensuite, il est bon de noter que cette propriété est inscrite depuis 1993 à l’inventaire des monuments historiques notamment pour les façades et les toitures de la bastide et des bâtiments de ferme, mais aussi pour le parc paysager et ensemble des éléments qui le composent.
Enfin, désormais propriété de la commune, c’est aujourd’hui une ferme pédagogique où les enfants apprennent à vivre avec la nature et à protéger l’environnement tout en s’amusant.
Caserne du Muy
Située entre le boulevard National et la Belle-de-Mai et construite au 19ème siècle, entre 1860 et 1869, la caserne du Muy se compose de quatre entités : Le Muy, Bugeaud, Busserade, la Manutention Militaire.
La caserne du Muy, dénommée Saint-Charles à l’ origine, forme le noyau historique de cet ensemble et c’est le bâtiment le plus remarquable avec un plan en U qui se compose d’ un corps principal de 156 mètres de long et de deux ailes symétriques de 70 mètres et cantonné de quatre pavillons (rez-de-chaussée, deux étages carrés, comble) et un pavillon central surmonté d’un dôme carré en ardoise.
Les autres bâtiments intéressants au niveau architectural sont ceux de la Manutention Militaire : avec toujours un plan en U, avec un dessin de façade très simple.
Et dans le cadre de la création à Marseille du musée national des civilisations de l’Europe et de la Méditerranée, le projet d’installer également un Centre de conservation des collections dans un bâtiment neuf construit sur un terrain de plus d’un hectare, est à l’étude dans le site de la caserne du Muy.
Bien sûr, comme c’est encore terrain militaire, çà ne se visite pas !
Pagode bouddhiste Phaphoa
Située dans le quartier des Borels, qui est composé d’anciens domaines agricoles, dont l’un, celui de la famille Borel, a donné son nom au quartier, elle est l’expression d’une des vagues migratoires que Marseille connaît depuis son origine.
C’est une pagode construite au début des années 1990, et c’est le seul lieu de culte bouddhiste à expression monumentale à Marseille. L’édifice comprend un logement, une cour clôturée, une fontaine et des sculptures cultuelles monumentales de Bouddha.
C’est très joli : on peut admirer de l’extérieur les murs enduits, un escalier de distribution extérieur et un toit à longs pans couvert de tuile creuse mécanique. Il faut aussi noter le décor de fleurs de lotus et de rosaces dans le garde corps en ferronnerie de l’escalier extérieur.
C’est toutefois un lieu de culte avant tout et une propriété privée.
Les Borels
Le quartier des Borels semble tenir son nom de la famille « Borel » installés sur les lieux.
Aujourd’hui coupé par l’autoroute et la voie ferrée, c’est un quartier de misère, mais il a été autrefois campagnard, la présence, aujourd’hui encore de fermes, de bastides et de cabanons témoigne de l’ancien terroir rural à vocation agricole, en restent les traces des domaines agricoles qu’on peut encore deviner aujourd’hui :
- Comme la ferme des Siméonis par exemple : elle s’appelle la ferme des Siméonis mais auss la bastide la Sumiane ou campagne la Sumiane ! C’est un magnifique bâtiment, avec une toiture à quatre pans et une triple génoise !
Elle est située sur le chemin de Saint Antoine à Saint Joseph ! Il semblerait qu’elle soit du début 18ème voire fin du 17ème siècle car elle était inscrite sur le cadastre de Napoléon en 1819 ! Elle comprend 5,5 hectares en 1791, et en 1819, les communs comportaient une grange, une écurie et une maison fermière. Une cour séparait communs et maisons de maître, le puits et l’ aire à battre existaient déjà et le terrain sur la rive gauche du ruisseau était planté de vignes et une petite terre à labour limitait la cour au sud. Une haie de broussaille longeait le ruisseau. Le domaine rural s’ étendait sur la rive droite du ruisseau jusqu’ à la grand route d’ Aix (actuelle R.N. 8). Cette partie était occupée par une pinède, une grange, des vignes et des oliviers. Les postes de chasse ont disparu. D’ après l’ actuelle propriétaire, un vitrail daté 1706 ou 1710 et déplacé à une date indéterminée, pouvait signaler l’existence d’ une ancienne chapelle dans le corps de bâtiment des anciens communs longeant le ruisseau des Aygalades. Le logis d’ origine, actuel bâtiment sud, a un toit en pavillon couvert en tuiles creuses. Le bâtiment de la deuxième exploitation agricole, partie nord de la parcelle, est couvert en tuiles plates mécaniques. Dans le 1er quart du 20ème siècle, les communs sont transformés en habitations et une deuxième exploitation agricole est construite dans la partie nord de la parcelle. En 1996, un chantier d’ assainissement a entrepris de dévier le ruisseau des Aygalades à l’ ouest de son lit actuel. Dommage qu’elle soit en si mauvais état ! Mais la proximité de l’autoroute la rend irrécupérable en fait, sinon, l’endroit m’aurait fait rêver ! Et au fait, puisqu’elle en est si près, on la voit de l’autoroute A7, si vous faites attention, juste avant le viaduc de chemin de fer, amusez-vous à y jeter un coup d’oeil (sauf peut-être le conducteur bien sûr !) !
- Ou encore la ferme des borels : située dans le quartier des Borels toujours, mais boulevard du 7ème Tirailleur algérien cette fois, la ferme Battalier comprenait 7 hectares en 1791.
En 1819, la ferme était incluse dans un immense domaine qui s’ étendait au nord jusqu’ à l’ actuelle cité HLM de la Savine. L’ ensemble appartenait à Honoré Arnavon qui résidait en ville. La ferme qui comprenait une loge à cochon et une aire à battre était entourée de vignes. L’ ancien puits, qui subsiste à l’ état de regard, est actuellement situé sur la place du Calendau n’ est pas mentionné sur le cadastre de 1819. A cette date, le réseau viaire qui dessert actuellement la ferme était déjà en place (actuel boulevard du 7e tirailleur algérien et boulevard Bellevue). La ferme qui s’appelle ferme des Borels, tient son nom du propriétaire qui l’acquiert vers 1895. Vers 1915-1920, le lotissement des Borels, ensemble de jardins avec cabanons, démembre la ferme dont les terres s’ étendaient au-dessus du canal jusqu’ au chemin de la Mûre. Il est à noter au niveau architecture que le logis (parcelles 38 et 43) remonte au 17ème ou au 18ème siècle, le pigeonnier en maçonnerie avec encadrement des baies en briques est quant à lui du 1er quart du 20ème siècle. Les étables (parcelles 43 et 159) ont été transformées en commerces, puis en logis à la fin du 20ème siècle. Son état est bon puisqu’elle a été restaurée, et c’est bien sûr une propriété privée.
- Mais aussi la ferme dite la Madeleine : située au n° 12 traverse du Viaduc, construite au 18ème siècle figure sur le cadastre de 1819.
Le domaine de 2,5 hectares appartenait à un propriétaire occupant, Pierre Roche, et avait sa configuration actuelle, avec en outre des parties expropriées lors de la construction de l’ autoroute. Elle comprenait une maison, une aire à battre, une terrasse, les terrains étaient occupés par des labours, pinèdes, oliveraie et vignes. Le portail et l’ allée d’ accès, qui ne figurent pas sur le cadastre de 1819, sont peut-être postérieurs à cette date. Un bâtiment d’ exploitation a été ajouté à la fin du 19ème siècle ou au début du 20ème siècle. La maison de maître est desservie par deux allées plantées conduisant chacune à un portail, le noble et celui de service, près duquel s’ élève un bâtiment d’ exploitation qui a des chaînages en pierre calcaire dure et des encadrements de baies en briques. L’ allée noble est partiellement caladée. C’est aujourd’hui une propriété privée, donc elle ne se visite pas.
Pour revenir au quartier, quelques fours à chaux sont les témoins des modifications du paysage liées au développement des échanges aux entrées de Marseille pendant le 19ème siècle. Et c’est ainsi que le quartier est traversé par le canal de Marseille, mais aussi la voie ferrée et le viaduc ferroviaire et surtout l’autoroute qui est le dégat le plus important !
Comme on peut le deviner, le quartier des Borels n’est pas issu d’un des fameux noyaux villageois qui ont fait la ville actuelle. De telle sorte que les seuls édifices cultuels inventoriés qui sont l’expression de deux des vagues migratoires que Marseille connaît depuis son origine, sont :
- l’église arménienne des Saints Tatéos et Parthomios située au 7 traverse de l’ Eglise, cette église paroissiale orthodoxe appelée église apostolique arménienne Saint-Tatéos et Saint-Parthomios est de plan allongé à un seul vaisseau, en matériaux enduits, le toit de la nef à longs pans et à pignon découvert, est couvert en tuile plate mécanique, le toit du clocher en pavillon est en béton.
L’église paroissiale arménienne est construite par les réfugiés arméniens, probablement dans les années 1920. Le monument aux morts, sur le parvis, est dédié à la mémoire des victimes du génocide de 1915 et aux arméniens de la paroisse morts pour la France en 1939, 1945.
- et la pagode bouddhiste Phaphoale seul lieu de culte bouddhiste à expression monumentale à Marseille.
En grande partie, l’habitat actuel est de type individuel, petites villas avec jardins ou jardins-terrasses, maisonnettes sur cour. Ces constructions datent de l’Entre-deux-guerres et ont été réalisées sur le lotissement des anciens domaines agricoles, dont l’un, celui de la famille Borel, a donné son nom au quartier.
Mais c’est un quartier qui est longé par l’autoroute A7 et qui par le passé, a dû avoir du charme mais aujourd’hui, l’a perdu !