Derrière la Mairie se trouve la vieille ville, le quartier historique de Marseille. Ruelles piétonnes, escaliers, linges aux fenêtres, le Panier est un village.
En bref
Le quartier du Panier a accueilli plusieurs vagues d’immigrations dont les italiens, les corses et les comoriens.
Le quartier est resté populaire et de nombreux nouveaux marseillais s’y installent pour son côté typique. En son cœur, le centre de la Vieille Charité abrite entre-autres le très beau musée des Arts africains, océaniens et amérindiens.
A voir et à faire dans le quartier du Panier
Vieille Charité
Conçu par Pierre Puget, lui-même né au Panier, le centre de la vieille Charité abrite deux des plus beaux musées de la ville : le musée des Arts africains, océaniens et amérindiens et le musée d’Archéologie méditerranéenne.
La construction, en plein cœur du Panier, est imposante : en son centre, une chapelle. Autour de celle-ci, un bâtiment sur trois étages qui accueillait au XVIIème siècle les « gueux ».
Quelques précisions sur son histoire urbanistique : c’est en 1640, suite à l’édit royal sur « l’enfermement des pauvres et des mendiants », que la Ville de Marseille, propriétaire de ce terrain situé sur le versant nord de la butte des moulins, près de la cathédrale de la Major, décide de la construction de cet édifice mais le projet piétine et c’est seulement en 1670 que Pierre Puget, architecte du Roi, entame une de ses plus grandes et plus belles œuvre.
Construit en pierre rose et blanche de la carrière de la Couronne, l’ensemble se compose de quatre ailes de bâtiment fermées sur l’extérieur et ouvertes sur une cour rectangulaire par des galeries sur trois niveaux qui rythment élégamment la vie à l’intérieur de l’édifice au centre de la cour : on remarquera notamment l’allure classique du fronton, dans le style Second Empire, qui reprend le thème de la Charité accueillant les enfants indigents, entourés par deux pélicans qui les nourrissent et bien sûr la chapelle à coupole ovale dans le meilleur goût baroque.
Pendant plus d’un siècle, la Charité reçoit les gueux de la ville puis, après la révolution et jusqu’à la fin du 19ème siècle, la Charité sera un hospice réservé aux enfants et aux vieillards. En 1905, le bâtiment est occupé par l’armée et servira plus tard de logement social.
Au début des années 40, Le Corbusier remarque l’édifice et dénonce son état d’abandon mais ce n’est qu’en 1961 que la Ville de Marseille décide de la restauration de ce monument qui s’achèvera en 1986.
Aujourd’hui le Centre de la Vieille Charité abrite plusieurs structures multi-culturelles comme le Musée d’Archéologie Méditerranéenne, le Musée des Arts Africains, Océaniens, Amérindiens, des expositions temporaires et une salle de cinéma (Le Miroir) gérées par la Direction des musées de Marseille qui elle-même se situe dans le centre.
D’autres organismes culturels se sont établis à la Vieille Charité comme le C.I.P.M. (Centre International de la Poésie de Marseille), l’I.N.A. (Institut National de la Communication Audiovisuelle), des services du C.N.R.S (Centre National de la Recherche Scientifique), et enfin l’E.H.E.S.S. (Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales).
Outre les musées, un café-restaurant et une librairie se sont installés dans les bâtiments. En été, la cour de Vieille Charité accueille en plein air le festival de Marseille.
Musée des arts africains, océaniens et amérindiens
Tiens, vous le saviez, vous que Marseille et Paris sont les seules villes qui possèdent un musée entièrement consacré aux arts de l’Afrique, de l’Océanie et des Amériques ?
Donc, chez nous, le Musée des Arts Africains, Océaniens et Amérindiens est un musée d’art, c’est à dire qu’il montre des objets, des formes et des agencements faits de manière consciente par des hommes : ce sont des œuvres d’art !
Trois collections sont à l’origine de ce musée : la donation de Madame Pierre Guerre et de sa fille Madame Alain Vidal-Naquet, la collection du Professeur Gastaut, et la collection de la Chambre de Commerce et d’Industrie Marseille-Provence. Plusieurs autres donations ont été consenties au MAAOA par de grands collectionneurs (J. Kerchache, A. de Monbrison, P. Guimiot, F. Reichenbach, J.P. Barbier, Arman… pour ne citer qu’eux !). Enfin, à ces collections sont venues s’ajouter des acquisitions régulières d’oeuvres importantes de la part de l’équipe du musée qui a par exemple, acquis 150 pièces (masques, parures, etc) de l’île de Malakula, qui constituent un ensemble désormais exceptionnel en France d’objets rituels provenant de cet archipel du Pacifique.
En fait, c’est un très beau musée : il ne faut pas hésiter à aller y flâner si vous passez dans le Panier… Il nous invite au voyage et à la découverte de ces cultures lointaines… par des objets surprenants : masques et sculptures africains par exemple, ou encore peintures rupestres océanienne et aussi Tête réduite Tsantsa issue de la civilisation Nazca ! Allez, à vous de voir…
Préau des Accoules
Le Préau des Accoules est situé dans un bâtiment ancien, qui était à l’origine l’observatoire des jésuites qui s’appela plus tard tout simplement l’Observatoire de Marseille.
Sa construction commença en 1699 et fut terminée en 1702. Mais les jésuites partirent dans les années 1760 lors de la suppression de leur ordre, et le bâtiment fut alors cédé à la Ville qui y installa en 1780, l’Académie des Sciences Arts et Belles Lettres de Marseille.
Mais la particularité de ce monument n’est pas qu’architecturale. Car, c’est un musée ! et un musée pour les enfants ! Il est situé dans l’ancienne salle de l’Académie de Marseille et vise à initier tout particulièrement les enfants à l’art sous toutes ses formes, et pour cela, propose chaque année des expositions thématiques pour le jeune public et des manifestations ponctuelles tels que des concerts, des rencontres ou des spectacles dans le but de développer des pédagogies originales fondées sur le jeu.
Dans leur monde à eux, et avec leurs mots enfantins, par une expo très originale, les petits ont pu par exemple se voir confirmer que bien sûr, les Indiens vivent encore, même s’ils ne dorment plus dans les tipis, et assis en rond autour du feu, écoutant leurs paroles, les enfants ont réveillé la mémoire des Indiens Sioux. Et moi, qui suis un peu plus grande, et bien, j’ai quand même beaucoup écouté et j’ai beaucoup aimé…
Clocher des Accoules
Voici un bien curieux monument que ce clocher isolé et orphelin de son église.
En effet, le clocher des Accoules est le seul vestige d’une des plus anciennes églises de Marseille et il est inscrit dans la légende marseillaise qu’il abritait autrefois la cloche Sauveterre, utilisée pour convoquer les conseils municipaux.
En tout cas, je vous conseille d’aller visiter cet étrange endroit. En effet, la Cour des Accoules offre un curieux décor religieux fait de mélanges d’un goût douteux, certes, mais qui crée une ambiance singulière où les histoires de Marseille se lient et se lisent.
Tout d’abord, celui qu’on voit en premier, de loin, dès le vieux port, c’est le clocher des Accoules qui date du 14ème siècle mais dont la base est celle de la tour Sauveterre, qui datait elle, du 10ème siècle. Ce clocher est le seul vestige d’une église du début du 11ème siècle, dédiée à la Vierge et qui était surnommée l’ecclesia formosa pour sa splendeur. Elle a été détruite après la révolution, en 1794, pour avoir abrité une section rebelle à la convention.
Ensuite, à droite, dans la cour, on peut voir la chapelle du calvaire en rotonde avec coupole du début du 19ème siècle. Et au fond de la cour, on observe des cryptes qui s’ouvrent sur un amas de faux rochers creusés pour rappeler la grotte de Lourdes, et illustrer une grotte de Marie Madeleine, et toutes deux surmontées d’un calvaire. Bon, j’avoue que moi, je n’aime pas trop ce décor mais c’est assez bizarre pour être vu. Et le clocher des accoules lui, vaut le coup…
Place et Bar des 13 coins
En provencal, le cantou, c’est un coin, et trescantou, c’est trois coins, donc le carrefour de 3 rues.
C’est en fait de là que vient l’éthymologie de la Place des Treize Cantons, mal traduite en français, ne cherchez donc pas les treize coins !
toujours est-il que la place des Treize Coins, c’est le point névralgique du quartier du panier, avec l’incontournable bar du même nom, rue Saint-François, fréquenté aussi bien par le Constantin de Del Pappas que par Fabio Montale, dont c’est un des lieux favoris dans les romans de Jean-Claude Izzo.
On y trouve aussi l’ancienne auberge où Casanova a séjourné et pour les gourmands, la fameuse Chocolatière du Panier.
Les caves de Saint-Sauveur
Elles sont situées sous la place de Lenche et des moulins.
C’est un ensemble vouté d’une contenance d’environ 5000 mètres cubes.
Elles ont été classées monument historique en 1840.
Elles sont connues depuis longtemps puisque elles ont été décrites par l’archivaire de Marseille, Antoine de Ruffi, dans son livre « Histoire de la ville de Marseille » publié en 1696.
C’est un bien curieux édifice souterrain sur lequel a été bâtie l’abbaye des religieuses de Saint Sauveur mais qui semble être bien plus ancien que l’abbaye.
A ce sujet, les avis des historiens divergent quant à leur origine : est-ce les citernes de la ville antique ou bien tout simplement les caves d’un monastère du 17ème siècle ?
En fait, les historiens pensèrent tout d’abord à des vestiges romains. Mais des fouilles plus récentes permettent d’établir que les caves étaient en pierre rose de la Couronne, de la même facture que le rempart grec retrouvé au jardin des vestiges.
Plusieurs indices :
- D’une part, leur contenance déjà, 5000 mètres cubes, cela correspond aux besoins de la ville antique.
- De plus, ces caves ressemblent bien par de nombreuses caractéristiques à des citernes de l’époque grecque retrouvées sur le pourtour méditerranéen.
Elles auraient pût être alimentées à la fois par de l’eau de pluie ruisselant dans les galeries creusées sous les buttes et par un aqueduc.
Toutefois, on détient une description très précise faite par l’historien Jean-Baptiste Grosson qui visita le dispositif en 1722. Selon sa description, il s’agissait à l’époque d’un monument qui s’étend sur une longueur de près de 50 mètres, avec un large couloir voûté qui dessert sept salles également voûtées de dix mètres sur cinq pour une hauteur de huit mètres et longées par une galerie où débouche l’aqueduc. Un détail surprenant : le couloir qui entoure les salles semble avoir reçu le jour par des soupiraux percés dans la voute, ce qui fait penser que ce n’était pas qu’un réceptacle pour l’eau et la fonction du couloir pourrait être au contraire, de protéger les salles justement de l’humidité !
A ce moment-là, les caves ne seraient pas des citernes mais plutôt une sorte de grenier souterrain de la ville pour entreposer matériaux et denrées divers, nourriture et pourquoi pas gréement ?
Le mystère aujourd’hui reste entier.
Dans tous les cas, ces caves pourraient donc bien dater du 2ème siècle avant notre ère, seraient alors de la période hellénistique et donc un des plus anciens vestiges de notre ville.
Malheureusement, les caves aujourd’hui sont en partie détruites et le lieu n’est bien sûr pas public donc ne se visite pas !
Ruelles du Panier
Le cœur du Panier, du nom d’une de ses rues, est un des plus anciens et des plus pittoresques quartiers de la ville. Il est agréable de s’y promener et de flâner dans ce quartier aujourd’hui bien rénové et même un peu mode. On y trouve au détour des rues, des boutiques d’artistes tels que des peintres ou des potiers dans lesquelles on peut trouver des objets insolites, originaux, uniques…
Toutes ces ruelles étroites, demeurées telles qu’au Moyen-âge, ressemblent à un décor de film et les façades des maisons sont pour certaines magnifiques. Ici, les rues portent encore des noms pittoresques tels que les belles-écuelles, les repenties ou les muettes. Et il est facile d’y oublier la vie moderne et les autoroutes. Mais pour les découvrir, mieux vaut aimer la marche à pied…
C’est par exemple, par la montée des Accoules que, passant près du clocher d’une église aujourd’hui disparue, nous arrivons devant l’Hôtel-Dieu, très beau bâtiment construit au XVIIIème siècle par Mansart le Jeune, sur les fondations d’un ancien hôpital. Guère plus loin, nous pouvons visiter le musée du Préau des Accoules, pour les enfants, car ludique et proposant fréquemment des expositions temporaires amusantes (la dernière en date a été consacrée à l’armoire provençale, par exemple).
De là, il nous suffit de rejoindre la Grand rue pour passer devant l’ancien palais de justice et l’hôtel particulier construit pour l’échevin Louis de Cabre en 1535.
Il ne faut pas rater non plus la place des Moulins, où malheureusement, il ne reste que deux moulins, car le lieu est plein de charme et ressemble à une place de village. Ensuite, il est aussi indispensable de faire un détour par la Vieille Charité, ancien hospice réhabilité et devenu un musée.
Alors, nous pourrons enfin redescendre sur la place de Lenche de laquelle on découvre une vue complète des ports et de la vieille ville et où on peut admirer la magnifique église Saint Laurent, construite sur les fondations d’un ancien temple grec.
Hôtel-Dieu
Voici un des plus beaux et un des plus anciens bâtiments de la ville… Après avoir vécu son rôle d’hospice et d’hôpital, serait-il toujours voué à exercer ses fonctions d’accueil en hébergeant un grand hôtel ?
En effet, si l’histoire des hôpitaux de Marseille apparait au XIIème siècle, avec la fondation sur la rive nord du Lacydon de l’hôpital du Saint Esprit dans le quartier des Accoules, Marseille compte alors 15 000 habitants. Toutefois, à la Renaissance, la population augmentant, Charles de Cazaulx, Consul de Marseille, dont le souhait est de construire un bel et grand hôpital pour sa ville, décide de réunir à l’hôpital du Saint Esprit, l’hôpital Saint Jacques de Galice pour. Ce sera l’Hôtel Dieu situé près du Vieux-Port.
Mais au XVIIIème siècle, la population de Marseille n’a cessé d’augmenter et est de 100 000 habitants. L’ancien Hôtel Dieu est dépassé. Il faut construire un autre grand hôpital.
En 1753, la première pierre du nouvel Hôtel Dieu est posée, toujours au même endroit. Ce nouvel hôpital est construit sur les plans de Jacques Hardouin Mansard, arrière petit fils du grand Jules Mansard. Or, une nouvelle fois, au début du XXème siècle, la population marseillaise a grandie, nous sommes désormais 700 000 habitants. l’Hôtel Dieu est contraint de refuser des blessés et des malades. L’Hôpital ne peut plus, à lui seul répondre à la demande de soins. Il faut construire d’autres hôpitaux plus modernes tels que l’hôpital de la Conception dans le quartier du Petit Camas en 1858 ou encore l’hôpital Sainte Marguerite en 1887.
Aujourd’hui, l’hôtel Dieu est donc abandonné au profit d’hôpitaux plus modernes.
Cependant la restructuration de ce beau bâtiment, idéalement placé car surplombant le vieux port, dans un des quartiers les plus anciens de la ville, est notamment très convoitée pour abriter une nouvelle génération d’hôtels quatre étoiles. Et des investisseurs tels que Radisson, Hilton, Marriott, Raffles, Mövenpick et InterContinental souhaitent racheter les murs. Nous verrons donc quel est l’avenir réservé à cet ancien hôpital ayant su accueillir de nombreux malades, mais aussi pèlerins ou pauvres erres. Retrouvera t-on dans ses vieilles pierres, les qualités d’accueil et une atmosphère de sérénité.
L’avenir nous le dira si nous savons être patients…
La maison de Cabre
Il s’agit de la plus vieille maison existant à Marseille. Située dans la Grand´Rue, qui prolonge la rue de la Caisserie, elle surprend le visiteur par sa façade imposante et ses fenêtres à meneaux.
Elle a été construite vers 1535, sans doute sur commande du Consul Louis de Cabre, notable influent de la ville, dans un style qui emprunte tout autant à l’art gothique qu’à celui de la Renaissance.
A retenir, un élément insolite dans son histoire : elle a dû être déplacée en 1954 et tournée de 90 degrés pour rentrer dans l’alignement de la Grand-Rue.
Place de Lenche
La place de Lenche, c’est la place la plus ancienne de Marseille, et elle est située sur l’ancienne agora grecque et sur le forum romain, lieu où les citoyens pouvaient surveiller les activités du port.
A l’origine la place était fermée des quatre côtés et c’est au sud qu’au 5ème siècle, Saint-Cassien fonda le couvent des religieuses de Saint-Sauveur faisant ainsi face au monastère de Saint-Victor sur l’autre rive du port.
Pour l’anecdote, au 8ème siècle, ces religieuses se coupèrent le nez pour faire horreur aux Sarrazins et échapper à leur lubricité, elles furent ainsi surnommées « desnarado ».
Sous la place, se trouvent les caves Saint-Sauveur, classées Monument Historique en 1840 et qui seraient en fait les citernes de la ville grecque du 3ème siècle avant J.C.
Au 16ème siècle, les activités portuaires et commerciales enrichissent les familles marseillaises qui font construire leurs hôtels particuliers sur ce lieu qui s’appelait encore la place Saint Sauveur.
Le nom de Lenche vient d’une famille corse, Lincio qui au 16ème siècle marqua fortement la place en y installant un atelier de corail, des magasins et en se faisant construire un somptueux hôtel particulier au n°4 de cette place. Ce lieu abrite aujourd’hui le théâtre de Lenche.
Pour un petit historique de l’aventure de cette famille, c’est en 1553, Thomas et Antoine Lenche fondent la Compagnie du Corail pour exploiter le corail sur les côtes d’Algérie, et en 1561 la compagnie fonda le Bastion pour servir de base à ses opérations maritimes et commerciales (établissement qui fut à l’origine de la présence française en Algérie). Devenue l’une des plus riches familles de négociants marseillais, la famille fit par la suite de brillantes alliances qui lui valurent même en 1660 d’accueillir Louis XIV pendant son séjour à Marseille.
Sans être au centre des destructions des vieux quartiers pendant la deuxième guerre mondiale, la partie sud de la place a été démolie durant l’hiver 1943 et des immeubles ont été reconstruits. Des échappées visuelles vers le Vieux-Port ont été ménagées et partout des sculptures témoignent de la vocation portuaire du quartier.
Ornée d’un buste d’Henri Tasso qui fut maire de Marseille de 1935 à 1939, la place, avec ses terrasses de café animées, est un lieu très vivant et très agréable où il fait bon flâner dans l’esprit purement marseillais…
Espace Villeneuve-Bargemon
Situé entre le Vieux port, l’Hôtel de Ville, la Maison Diamantée (la plus ancienne maison de Marseille) et le quartier du Panier, l’Espace Bargemon offre un nouveau visage urbain et ouvert.
Ce lieu, créé par l’architecte Franck Hammoutène, a été récompensé par le prix le plus prestigieux des architectes : l’Équerre d ‘argent.
Début 2006, la place Bargemon a vu le jour avec l’extension de la Mairie : agrandie en sous-sol, cela a permis de libérer de l’espace et a ainsi favorisé la création d’une immense place piétonne ombragée par des oliviers et des platanes centenaires. Ce lieu de promenade offert aux Marseillais pour leur plus grand plaisir ouvre une perspective qui part du Vieux-Port jusqu’à Notre-Dame de la Garde. Sous la place, un amphithéâtre ultramoderne a été créé pour accueillir la Salle des Délibérations des conseils municipaux, ainsi que plusieurs salles de commissions.
L’été des concerts et des spectacles s’y déroulent.
Petite info pour terminer, c’est une très ancienne famille connue que les seigneurs de Bargemon, car il en est fait mention dans le cartulaire de Saint-Victor de Marseille au 11ème siècle, sous le nom de Richaum ou Ricavi. A noter que le vicomte Christophe de Villeneuve-Bargemon, Conseiller d’Etat, a été Préfet des Bouches-du-Rhône, du 8 octobre 1815 jusqu’à sa mort, le 13 octobre 1829.
Curiosités dans le quartier du Panier
Place des Moulins
Tout en haut du quartier du Panier se situe la Place des Moulins. Elle a l’allure et la tranquillité d’une place de village provençal, avec ses platanes, sa fontaine et son école et il fait bon s’y promener !
Ici, on est au point culminant du Panier et il est bon de noter qu’au-dessous se trouvent les citernes de la ville. En fait, elle doit son nom aux moulins à vent qui s’y trouvaient au XVIème siècle. On raconte même que jusqu’à quinze de ces engins faisaient tourner leurs ailes.
C’est important de le dire : on constate que la ville avait des moulins à l’intérieur de ses murs. C’était tout simplement stratégique, en cas de siège, les habitants pouvaient s’en servir !
Aujourd’hui, on peut encore voir 3 tours en bordure de la place et une des tours d’un moulin bien restaurée rappelle la vie ancienne : comme ses nombreux voisins sur les collines de Marseille, il assurait la fourniture en farine des Marseillais. Mais, attention, c’est une maison d’habitation et on ne peut le voir que de l’extérieur !
La promenade vaut donc le coup d’œil, mais attention à ne pas s’essouffler trop vite : çà monte dur ! Si on est un peu fainiant, on peut prendre le petit train bleu et blanc ! A vous de voir !
Citernes des moulins
Au cours des journées du patrimoine, on a eu l’occasion de visiter les citernes des Moulins.
Elle datent du 19ème siècle, et c’est vraiment un lieu unique et assez impressionnant.
Ce sont en fait les citernes de la ville : elles ont été créées en 1840 comme réservoir car à l’époque, l’eau courante au robinet n’existait pas et on puisait dans les citernes qui alimentaient en eau la ville.
Elle servent en fait de sous-sol à la Place des Moulins et sont impressionnantes de par leurs dimensions : elles s’étendent sur 2 500 mètres carrés et sont conçues comme une sorte de crypte avec 160 colonnes de 5 mètres de haut, avec à l’époque aucune autre ouverture que les bouches et conduits qui servaient à l’arrivée de l’eau.
Il parait qu’elles vont être restaurées et nettoyées pour abriter ensuite un lieu culturel, sans doute un musée. Et il est question d’ailleurs d’y entreposer les vestiges de la nécropole et de la cathédrale paléochrétienne découverte Rue Malaval. Ce projet, c’était d’ailleurs une des pièces majeures de notre dossier de candidature pour Marseille, capitale européenne de la culture en 2013 !
Elles seront alors ouvertes au grand public, mais je crois qu’on a eu de la chance de les voir dans l’état.
Le couvent des Trinitaires
Le terrain sur lequel a été construit le couvent avait été acheté par les Trinitaires en 1545.
En effet, les trinitaires autrefois établis près de l’anse de l’Ourse (pour situer aujourd’hui, ce serait entre la major et l’évêché), se réfugient à l’intérieur de la ville après le siège de la ville en 1524.
De ce couvent créé en 1653, on peut encore voir pour vestige la tour du clocher qui est située dans la bien nommée rue de la vieille Tour. Mais aussi bien nommée qu’elle soit, cette rue ne tient ce nom que depuis 1918. Avant, elle s’appelait la rue des jardins, évocation des jardins qui longeaient le couvent des pères trinitaires. Le clocher des trinitaires commencé en 1686 par l’architecte Mathieu Portail, est continué vers 1700, par deux maçons, Joubert et Chabaud.
Cette tour et le bâtiment attenant, auraient été vendues par Rostany de Sabran et Guillaume de Châteauneuf, à Robert de Mandagot, évêque de Marseille, le 21 janvier 1351, puis cédés aux trinitaires en remplacement des constructions détruites en 1524. L’ordre des trinitaires, fondé à la fin du 12ème siècle par le provençal Jean de Matha et par Félix de Valois, se vouait au rachat des captifs. Ces derniers, délivrés, venaient déposer leurs chaînes dans la chapelle nommée Notre-Dame de Remède. Bon à savoir que remède se traduit ici du verbe latin redimere, qui signifie racheter. Par la suite, le nom d’origine sera transformé en Notre-Dame du bon Remède.
Les trinitaires abandonnent les lieux en 1787 pour s’installer rue de la Palud.
Chapelle des Pénitents Noirs
Construite au 17ème siècle, la chapelle des Pénitents Noirs a été classée le 6 juin 1931 au titre du recensement des immeubles Monuments Historiques, et si elle est aujourd’hui la propriété d’une personne privée, en passant devant la façade, on peut se rappeler que l’édifice fut une chapelle.
Le refuge
L’ensemble immobilier du Refuge, d’une superficie d’environ 1 hectare, est situé à flanc Nord-Ouest de la butte des Moulins. Résultant de constructions et modifications qui se sont succédé de 1640 à 1740, le bâtiment est constitué de deux parties développées chacune autour d’une cour intérieure.
A l’origine, il se nommait Monastère des filles repenties, et elle devint le Refuge en 1640, lorsque fut ouverte la maison du refuge pour y enfermer et remettre dans le droit chemin les femmes de mauvaise vie. Elles entraient par la rue du Déshonneur, devenue depuis rue des Honneurs, puis après une période de rééducation, elle quittaient cet établissement du côté de la rue des Repenties.
Fondée par délibération du 6 décembre 1640, sous le titre de Saint Joseph, ou du Refuge, cette oeuvre ne vit le jour que sept ans plus tard.
Les conditions de détention étaient telles que cette maison était surnommée « la Galère ».
A la révolution, elle passe aux domaines puis à l’administration des hospices.
Le 1er avril 1850, est ouvert le dépôt de mendicité.
Plus tard, les locaux sont loués en appartements et à des fins artisanales.
Racheté par la Ville, il a été réhabilité entre 1956 et 1976. Les parcelles les plus vétustes ont été démolies pour libérer un espace à vocation de jeux et de détente. Ainsi ont été créés un terrain de pétanque et des espaces en terre battue pour les enfants. L’ancienne chapelle, qui avait été transformée au début du siècle en cinéma, accueille désormais un Centre d’Animation du Quartier. Et la partie la plus ancienne est devenue un ensemble de 30 logements.
L’ensemble accueille aussi la bibliothèque du panier : bibliothèque de proximité créée en 1989 , elle est installée dans l’ancien couvent du Refuge depuis 2001 et autour d’une cour intérieure, les espaces de la bibliothèque se déploient sous de belles voûtes de brique.
En espérant que vous ferez une belle visite dans le quartier du Panier, un des plus beaux de Marseille !