Balades autour de Marseille : de nombreux villages ou villes, des massifs montagneux et des petits ports de pêche.
En bref sur les balades autour de Marseille
Certains marseillais aiment y passer le week-end, d’autres y vivent à l’année, les chanceux ! Ce sont souvent des lieux loin de l’agitation de la ville, où la nature et la tranquillité sont les maîtres mots.
A voir, à faire
Le pic du Garlaban
Le Pic du Garlaban domine la plaine d’Aubagne du haut de ses quelques 700 mètres. Son profil a inspiré autant les écrits de Marcel Pagnol que les peintres. Une promenade physique, mais pas trop mais surtout pleine des souvenirs de nos lectures et des odeurs de notre Provence.
On ne peut évoquer les quartiers « Est » de Marseille sans penser à Marcel Pagnol, natif d’Aubagne mais qui a su si bien évoquer notre belle ville et ses environs, tant dans ses écrits que dans ses films. Lorsque l’on se trouve à Allauch, La Treille, Eoures, Aubagne, on peut admirer une colline au profil si caractéristique qu’on pourrait croire que c’est la tête d’une momie allongée sur le dos..le corps s’étalant vers l’Est, comme le suggérait Pagnol. En partant de La Treille, du parking après le restaurant « la Ferme », on passe d’abord devant le « puits de Raimu« , juste derrière le panneau indiquant les circuits pédestres, dont il ne reste qu’une banale et triste reconstitution. Plus loin, on rejoint un chemin de terre, large comme toutes les pistes de feu. On passe devant le « Mas de Massacan » et on grimpe vers le col d’Aubignane, nom du fameux village fantôme et fictif du film « Regain » de Pagnol… tiré de Jean Giono.
Il en reste des ruines à flanc de colline, en haut, sur les barres de Saint Esprit. Dans la vallée qui part à gauche, en contrebas, la société de chasse du village a continué à cultiver des champs dont le produit, non récolté, sert de nourriture à la faune locale, selon le voeu du cinéaste aubagnais. Les restes de la « ferme d’Angèle » sont là, au mitan, pour rappeler un autre film; au fil des années, sans entretien, les ruines se dégradent de plus en plus.
Sur la droite, la silhouette du but de notre promenade nous nargue, plus proche mais toujours si lointaine..
A pieds, on prend le raccourci qui coupe la large piste destinée aux véhicules de patrouille de DSCI (anti incendie). A vélo, on prend la grande route, plus roulante… Les pierres se dérobent sous les chaussures…il faut bien mériter sa récompense!!
A mi pente, il ne faut pas louper le panneau qui indique la « grotte du Plantier » ou « Grotte de Manon« ..en fait, un léger retrait de la roche avec un petit surplomb, qui abrite bien de la pluie ( par expérience personnelle).. plus loin, derrière une autre barre rocheuse, la « grotte de passe-temps ».. La vue est magnifique même à cet endroit, sur la ville qui paraît si lointaine, tranquille, silencieuse.. La mer brille de mille feux, un beau point de vue !..mais il faut aller encore plus loin pour arriver au sommet. Encore quelques centaines de mètres, un col; on croit être arrivé mais il faut encore rejoindre un autre col et on arrive, enfin, au pied du rocher lui-même, à quand même 620 mètres au-dessus du niveau de la mer La fin, quoique plus raide est un jeu d’enfant, il suffit de suivre les traces de peinture sur les roches polies par les semelles des milliers de marcheurs.
Le vent souffle mais il est nécessaire pour dégager la vue magnifique que l’on a du pied de la haute croix de pierre. On a enfin notre récompense, à 712 mètres d’altitude. On voit toute la plaine de Gémenos avec sa zone commerciale, la falaise de Cassis au loin, toute la rade de Marseille, avec ses îles, derrière vous, la chaîne de l’étoile.. une table d’orientation vous indiquera tout ce qu’il faut voir, et les distances nous séparant de grandes villes du monde entier..
On peut redescendre par le même chemin, ou alors faire le grand tour par l’Est, en contournant le Pic du Taoumé où se trouve la grotte du « Grosibou »; on passera alors sous la grotte de « Baoume sourne ». Tout l’univers du petit Marcel Pagnol n’aura plus de secrets pour vous !
Vous croiserez alors plusieurs chemins qui vous entraîneront vers Allauch ou La Treille, d’autres lieux à visiter… plus tard…n’oubliez pas la carte (IGN:3245 est – série bleue – aubagne-la ciotat)
Avant de faire cette balade, n’oubliez pas de lire ou relire les livres de Pagnol, de Giono, ça met dans l’ambiance et donne envie de « voir » tous ces lieux dont ils parlent si bien.. dans leurs livres et autres films… Bonne promenade, couvrez-vous et n’oubliez pas de mener à boire, il fait sec là-haut !
Le sentier du douanier à Méjean
Vous connaissez le tout petit village de Méjean ? C’est du côté d’Ensuès la Redonne. Je vous propose à partir de ce village une des plus jolies balades que je connaisse !
Par le sentier du douanier, vous longerez la mer et vous allez avoir une vue de la côte bleue et de la rade de Marseille à couper le souffle.
Bon, c’est une balade facile, qui se fait en deux heures mais qui peut durer la journée, si on la coupe de baignades et de jeux !
On part en principe du port de Méjean, sur la gauche et on passe le boulodrome. Après un escalier, on emprunte un chemin qui est le début du sentier du douanier. Il longe la mer, et vous allez y découvrir de nombreuses petites criques et calanques, et dès le début en contre-bas, une grotte à moitié sous-marine, avec de l’eau jusqu’à la taille et qui s’ouvre sur la mer ! L’été, c’est un plaisir que de s’y tremper et de ressortir dans la mer. On a l’impression de jouer à l’aventure !
Et après avoir bien joué, vous pouvez continuer le sentier, et au bout de trois quart d’heure, vous allez apercevoir l’île d’Erevine. Là, c’est un spectacle grandiose, où la mer dans son immensité s’offre à perte de vue, seul l’ilot se découpe tout près de nous… Voilà, que vous dire de plus ? Un tel spectacle : c’est un plaisir pour les yeux et du baume pour le coeur ! Donc, à vous de voir…
Oppidum de Saint-Blaise
Entre Istres et Martigues, c’est une balade tranquille dans la verdure et sur les traces de nos ancêtres grecs que je vous propose là ! Mais armez-vous de patience car le voyage dans le temps est long : il part d’avant la fondation de Marseille et se poursuit jusqu’à l’époque Romane…
Bon, déjà, voici les indications pour une balade tranquille et bien balisée ! A la hauteur de Saint Mitre-les-Remparts, il faut prendre à gauche la D51 en direction de Saint Blaise qui nous conduit au parking du site, à partir duquel on peut suivre l’itinéraire en jaune qui nous permet d’admirer le site archéologique et la chapelle romane de Saint-Blaise tout en traversant une belle forêt de pins.
Et pour ce qu’il faut savoir, en ce qui concerne l’oppidum de Saint-Blaise, le site serait habité depuis le néolithique et des fouilles ont permis de découvrir que huit couches archéologiques se succéderaient. A ce titre, ce serait donc le plus extaordinaire entassement de cités de toute la Provence.
Pour les dates marquantes, au 7ème siècle avant JC, se sont les Etrusques qui auraient habités les lieux mais c’est à l’arrivée des Siciliens, au 6ème siècle avant JC que la cité aurait été la plus florissante grâce à la fondation de Marseille car elle serait devenue une étape importante du commerce grec. C’est de cette époque que dateraient une enceinte à crénelage, édifiée de la même façon que les citadelles grecques, ainsi que des stèles votives et funéraires.
Toutefois, l’arrivée des romains aurait été fatale à la ville qui se serait effondrée.
Ce n’est que 5 siècles plus tard que la ville d’Ugium est créée sur le site autour de deux chapelles : Saint-Vincent et Saint-Pierre, par une population qui fuient les Barbares. Mais malgré les énormes remparts édifiés et dont on retrouve les traces sur le site, les Barbares auraient tout de même investi et entièrement détruit la cité.
Quant à la chapelle romane de Saint-Blaise comme on peut la voir aujourd’hui, elle aurait été construite sous le nom de Notre-Dame sur les ruines de la chapelle Saint-Pierre.
Bref, le site est à voir !
Le château de la Malle
Ce château, on le voit lorsqu’on passe sur le bord de la route nationale qui va de Septèmes à Bouc Bel Air et il est assez impressionnant. Protégé par un beau mur de pierre, on peut devine que cela a dû être une très grande propriété.
Il m’a toujours intrigué mais je n’ai pas réussi à obtenir beaucoup de renseignements.
Si ce n’est qu’il est situé sur le bord de la voie aurélienne devenue Route Royale, et qu’il possédait un relais de diligences car les écuries y sont très importantes.
A l’intérieur de ce château devenu aujourd’hui une maison de retraite, il existe un théâtre du XVIIIème siècle. Les boiseries des portes et des cheminées sont peintes et sculptées de courbes et de vases de fleurs. La Chapelle du château de la Malle date de 1876. De style néo-classique, son péristyle compte quatre colonnes. Une demie coupole surmonte le choeur. A l’intérieur, on y voit l’important sarcophage en marbre de Joseph Autran.
C’est un domaine privé mais on peut admirer de la route sa belle architecture et ses formes harmonieuses. A vous de juger !
L a Malle signifiait La Malle – Poste. C’était effectivement un relais de diligence. Le chäteau appartenait au comte de Miramon Fitz-James. Il sert actuellement de maison de retraite. Derrière la Chapelle, il y a des tombes, dont celles de Bérenger de Miramon Fitz-James, décédé en 1952 et dont j’ai vu passer le cortège funèbre, des fenêtres du 2è étage du Château. Son épitaphe dans la chapelle : « Il aima, il travailla ».
Le Parc était un jardin à la française style Lenôtre, avec des parterres bordés de buis qu’un vieux jardinier avait du mal à maintenir en forme. Devant l’entrée, il y avait un grand bassin rectangulaire où chantaient des grenouilles. Il a été comblé par mesure de sécurité, mais on voit encore les (6 ?) grands platanes qui marquaient ses limites. Chaque parterre était orné de statues, d’urnes ou de fontaines. Il y avait aussi une pergola couverte de roses qu’on appelait le Yokohama. Il y avait aussi du côté de la route une petite maison de jardinier, et un grand potager. La partie de droite était occupée par une famille de fermiers.
La Treille
Situé entre Aubagne et Marseille, le petit village de La Treille, édifié sur les premiers contreforts du massif de Garlaban est un hameau paisible. Mais c’est aussi et surtout le théâtre des souvenirs d’enfance de Marcel Pagnol.
Si vous vous souvenez du quartier des Bellons, si vous avez tremblé en passant devant le chateau de ma mère, si vous avez pleuré avec Manon des sources, et si vous rêvez de planter des Lotentiques, n’hésitez pas à aller visiter ce charmant petit village si tranquille.
Et passé le village au-delà du hameau des Bellons, pour les plus courageux, les collines encensées dans les œuvres de Marcel Pagnol, vous offriront des parfums chers à nos cœurs tels que le thym et la résine de pins, et vos yeux éblouis découvriront dans la lumière du calcaire blanc, le vert des oliviers, le rose de la bruyère et l’or du genêt.
Car le village est le point de départ de randonnées mythiques : la grotte du gros hibou, Tête Ronde, le Vallon des Escaouprès, la Baume Sourne, Tête Rouge, Aubignane, la Bastide Neuve, le Taoumé, le Garlaban… que de noms étranges et poétiques pour des ballades merveilleuses, d’une heure ou à la journée.
Mais si on est un peu paresseux et qu’on ne veut pas marcher, on peut aussi se rendre à la treille pour déguster une cuisine traditionnelle provençale sur la terrasse ombragée du Restaurant Le Cigalon qui rappelle le film de Marcel Pagnol, dans lequel un cuisinier acariâtre refuse de servir à manger à ses clients. Rassurez-vous, on y est bien mieux accueillis et servis que ce qu’on le voit dans le film.
Village de Gréasque
Situé au coeur du triangle Marseille, Aix et Aubagne, partagé entre Nature et Mine, voici comment se résume l’histoire de mon village, édifié sur d’anciennes terres appartenant à l’abbaye Saint Victor.
En effet, Gréasque est un petit village provencal de moins de 4 000 habitants qui dispose d’un très intéressant site minier du Bassin de Provence : Le puit Hély d’Oissel qui a fonctionné jusqu’en 1960. Il est désormais inscrit à l’inventaire des monuments historiques depuis 1989, et abrite un musée de la mine (renseignements au 04 42 69 77 00) grâce auquel vous pourrez prendre la dimension de ce que fut le territoire minier provencal, partager la vie des mineurs et découvrir le matériel d’extraction fort impressionnant !
Puis, ne manquez pas d’aller voir l’ancienne gare, joliment rénovée et qui accueille maintenant le syndicat d’initiative. Et si vous prenez le temps de visiter ses ruelles, pensez à vous rafraichir à l’ombre des platanes et à admirer ses fraiches fontaines. N’oubliez pas de passer devant le chateau au centre du village, et de flaner dans son très beau jardin public qui possède même un théatre de verdure, et oui !
Enfin, le temps d’une visite, Gréasque vous fera partager des paysages époustouflants car il est au milieu d’un paysage exceptionnel : entre la montagne Sainte Victoire et la chaine de l’Etoile, et donc le départ de nombreuses balades ! Et, vous pourrez aussi vous promener dans la fôret des Euves qui couvre la moitié du territoire de ma commune quand même, et représente plus de 300 hectares de chênes et de pins. Je vous conseille comme point de départ le sentier du Tombereau qui est un bassin naturel fort étonnant…
Voilà, à vous de venir me voir si le coeur vous en dit !!!
Le château du Tholonet
Situé au pied de la Sainte Victoire, c’est le siège de la Société du canal de Provence depuis 1959.
Mais le château est bien plus ancien, puisqu’il date du 17ème siècle.
Ce château est très célèbre car il fait partie des paysages immortalisés dans les peintures de Cézanne. Et ce n’est pas pour rien puisqu’il a une très belle architecture et il se situe dans un cadre idyllique, dans le prolongement d’une formidable allée de platanes tous centenaires.
Ouf, ceci dit, dans la nuit du 21 au 22 janvier 2008, le château a brûlé et on constate de gros dégâts notamment la destruction complète de la toiture et une partie du deuxième étage ! Alors, si ce n’est déjà fait, ce sont ce genre d’accidents qui nous font prendre conscience de la valeur de notre patrimoine. C’est ce qui me pousse à faire cet article d’ailleurs !
Alors, nous allons commencer par une petite chronologie indispensable car c’est grâce à ces informations qu’on se souvient de ceux qui ont fait la richesse de notre région au point de s’acheter des châteaux, et pas en Espagne. Au départ, propriété de la famille Jarente, le château est ensuite vendu à la famille d’Albertas. Puis le domaine du Tholonet est acquis en 1637 par Alexandre de Gallifet, qui est alors le président du Parlement de Provence. Cette position sociale prépondérante des Galliffet explique l’ampleur de la bâtisse, conçue pour recevoir. Ainsi, c’est à cette époque que sera aménagé le château tel qu’on le connaît aujourd’hui : un théâtre est créé dans l’aile est du château et une chapelle occupe l’aile ouest. Le château restera dans la famille jusqu’à la révolution, période à laquelle il sera confisqué. Il est finalement rendu à la famille de Gallifet en 1804 mais passablement abîmé. Et c’est dans ce piteux état qu’il sera revendu en 1885 à Adrien Pichard un industriel marseillais, puis en 1913 à la famille Bovis.
Ensuite, il faut s’arrêter sur quelques détails architecturaux bien sûr. Le bâtiment central possède une façade très sobre, sur 2 étages de 7 fenêtres, flanquée de 2 ailes plus basses. Une fontaine centrale sur laquelle on peut admirer un masque de Neptune et deux chiens marins accroupis, est adossée au mur de la terrasse et se déverse dans une vasque en brèche du Tholonet. Pour rappel, la brèche dite du Tholonet est une roche particulière issue d’anciens éboulis et réunis par un ciment rougeâtre. Beaucoup exploitée dans la région (comme à Saint-Antonin ou Roques-Hautes) et polie, elle a été improprement appelée marbre, on l’a utilisée en plaques pour garnir des cheminées ou couvrir les commodes et les guéridons qu’on retrouve chez nos grand-mères. Enfin, à l’arrière du château, il existe encore un mur de soutènement, vestige de l’aqueduc romain qu’amenait les eaux du Bayon, captées à St Antonin, jusqu’à la ville d’Aix.
Le château du Tholonet est aujourd’hui propriété privée et on ne peut donc pas le visiter. Cependant, il est toujours possible d’entrer dans la cour du château et de se promener dans l’allée de platane. Et l’été, dans le cadre du Festival d’Aix en Provence, des concerts sont parfois donnés dans la cour du château, et c’est alors l’occasion de le voir de nuit dans un contexte un peu différent et fort agréable dans la douceur des soirées estivales.